Les Feus de la Mort (3)
Résumé de l’Episode précédent : Sirven c’est retrouvé confronté à une jeune demi-elfe dans l’Arène. La beauté de la jeune femme à fait perdre la tête à l’humain qui est mort bêtement face aux coups de la gladiatrice. Il se réveilla au centre de convalescence, où son Maître : Joackim l’Ancien, lui somma de ne pas chercher à la revoir…
Sirven affichait une réelle déception « Mais Maître, je… je ne comprends pas pourquoi vous… bon… comme il vous plaira ». Le Gladiateur baissa son regard. C’était rare que Maître Joackim se fâche, et encore moins qu’il lui interdise quelque chose dans les Arènes Eternelles, mais c’était ainsi, et Sirven avait trop de respect envers le vieil homme pour lui opposer la moindre résistance à ce sujet. Essayant d’oublier ses affaires, il se redressa un peu sur sa couche, d’où il pouvait voir le soleil disparaître derrière les fortifications de la Cité, à travers la fenêtre de sa chambre.
Tout à sa contemplation, il ne remarqua même pas que son Maître d’Armes s’était levé et commençait à rassembler ses affaires. Il l’entendit prononcer ces quelques mots, dans le brouillard de ses pensées qui n’allait qu’à la jeune demi-elfe : « Et je te le redis mon jeune ami, ne vas pas essayer de la revoir, il en est hors de question ! Ceci est pour ton bien, et ta survie ». Et c’est ainsi que le vieux sortit de la chambre, traînant avec lui sa jambe droite, comme de par habitude, du à une vielle blessure dont il avait toujours tu la cause.
Marchant dans les couloirs de leurs quartiers, Joackim l’Ancien commençait déjà à pester tout seul :
« Et il fallait que ça tombe sur moi ça ! Ce n’est pas possible ! Comment est ce que c’est arrivé ? Ca doit être fait exprès ! Il l’a fait exprès ! Il va me le payer ! Faire en sorte que mon meilleur gladiateur soit complètement abruti de la sorte par cette donzelle ! Ça ne va pas se passer comme ça ! Je suis sûr qu’il l’a fait exprès ! »
Ce que Sirven ne savait pas encore, c’est que son Maître lui avait partiellement menti. Bien sûr, il était vrai qu’il ne connaissait pas encore le nom de son adversaire, mais il savait à qui elle appartenait, et bien d’autres détails encore ! Rigas le Magnifique, c’était le nom du Maître d’Armes de la donzelle, mais surtout, cet homme était le pire ennemi de Joackim l’Ancien, et à qui il ne souhaitait que la mort depuis des dizaines d’années. Le plus étrange, c’est que cela était issu d’une autre époque, d’un autre lieu. Celui où Joackim, s’il n’y vu le jour, avait passé les années les plus marquantes de sa vie, celui où il était devenu lui-même un gladiateur d’exception.
Arrivé dans sa chambre, un espace pratique sans excès de luxe, le vieil homme s’enferma à double tour et sortit un coffret d’une trappe caché au fond d’un vieux placard miteux. Le coffret était magnifique, fait en bois d’If, et les charnières métalliques, ainsi que le verrou, était dans le bronze le plus pur. A l’intérieur de ce petit coffre, il y avait quantité de parchemins et d’objets. Parmi eux : une épée en bois, symbole de son affranchissement de gladiateur de l’époque romaine, des portraits et sculptures faits de lui à l’apogée de sa renommée, où il était connu sous le nom de Galas le Brave, héro des arènes d’antan, ainsi que ceux de Linda, sa promise d’antan, la fille du grand Organisateur de l’époque, au jour de sa libération.
Linda, la belle et troublante Linda. Une magnifique jeune fille aux cheveux d’Obsidienne, le teint clair et les joues roses, une perle parmi les perles, et une soigneuse hors du commun. Ce qui était important, car dans le monde dans lequel il était né, la magie ne ressuscitait pas les gladiateurs. Ce fut en ces temps différents, en ce lieu qui fut connu sous le nom de Rome, que Joackim l’Ancien la rencontra pour la première fois. A cette époque, elle était encore qu’une adolescente, tout comme lui, mais elle était belle et souriante. Linda l’avait soigné d’une estafilade dans le dos, la première blessure qu’il avait reçu de son entraînement forcé pour devenir le meilleur des gladiateurs. La trace de cette blessure, il la garde encore dans son dos, et il la ressent, quand le temps se met à l’orage.
Tout allait pour le mieux pour eux. Lui, devenait de plus en plus adulé par la foule, à la grande joie de l’Organisateur qui n’avait pas de garçon et qui voyait en lui son remplaçant et elle, toujours à ses cotés pour le soigner. Ils auraient pu être heureux, leurs vies auraient pu être si différentes, si Rigas n’était pas apparu. Ils étaient d’abord devenus amis, Rigas apprenant sans cesse à coté de celui qui fut un jour Galas. Lors des affrontements de masses, ils se sauvèrent mutuellement la vie plus d’une fois. C’était le temps d’une amitié sans faille, qui valut au nouvel arrivant d’être présenté à la plus belle fille de la salle de soins. Galas avait fait une erreur, il avait mis le serpent dans le nid.
Alors qu’il se préparait à effectuer son dernier combat, celui qui lui vaudrait le Glaive en Bois, symbole de liberté, il alla voir Linda, sa belle promise car tout était préparé pour leurs fiançailles après le combat, et ils parlèrent de ce qu’ils feraient ensuite. Elle l’écouta d’une oreille distraite, prétextant un mal de crâne passager, mais cela ne mit pas la puce à l’oreille du gladiateur.
Néanmoins, ce fut donc légèrement contrarié que Galas partit se battre.
Avant de partir se battre, il croisa Rigas qui le salua brièvement et lui donna d’inquiétantes paroles d’encouragement. Cela fut confirmé rapidement. Pour ce dernier combat, qui aurait du être facile pour lui et qui avait été programmé pour être gagné d’avance, l’adversaire prévu fut remplacer par un Berserker Wisigoth fou de colère, et après un combat acharné et titanesque, Galas remporta une difficile victoire. Néanmoins, il s’était fait empaler la jambe par l’une des lances de son ennemi. Il fut rapidement conduit à l’infirmerie après avoir terrassé son adversaire, où il eu la désagréable surprise de ne pas y trouvé Linda et ses doigts de fée. Il ne la revit jamais plus d’ailleurs.
Blessé, il ne pouvait se déplacer, sa jambe ne voulait plus répondre. Le père de la jeune femme quand à lui, fit des pieds et des mains dans tout Rome pour la retrouver, en vain…
L’histoire aurait pu s’arrêter là, si pendant les jours qui suivirent, Rigas ne disparut pas à son tour. Il ne revint qu’un mois plus tard, le regard vide et las, annonçant à tous qu’il avait également échoué à la retrouver. Personne ne voulait l’entendre, mais Galas le savait, il en était sûr au fond de lui : Le Magnifique avait enlevé Linda, et il l’avait sûrement tué puisqu’il revenait maintenant. Mais sans preuve, et désormais dans l’impossibilité de se battre, Galas ne pouvait réclamer vengeance. Déjà, son ex-futur beau-père lui tournait le dos. Il ne pouvait donner le poste de grand Organisateur à un boiteux. Alors il partit de Rome, et il se reconvertit dans la médecine, et l’érudisme. Ce n’est que par un fait du hasard qu’il trouva le moyen d’aller dans la Cité Eternelle pour revenir bien plus tard sous le nom de Joackim l’Ancien, oubliant à jamais son ancienne identité…
Et voilà que maintenant, son meilleur élément était en train de tomber sous le charme d’une gladiatrice qui n’appartenait ni plus ni moins à Galas le Magnifique ! Pour une raison que ne comprenait pas encore Joackim, ce traître, ce félon, cet assassin était apparu dans la Cité Eternelle il y a juste quelques mois. Il avait mis du temps à apprendre sa venue, mais sa réputation se faisait déjà grandissante. De plus, il était plus jeune que lui. Le lien entre les mondes avaient du être différent, il avait du vivre moins d’années que le vieil homme.
Joackim referma le coffret, le cœur lourd de nostalgie, de rage et de chagrin… Il allait devoir s’occuper de cette affaire, et ceci définitivement, et il ne connaissait qu’une seule personne capable de l’aider à l’heure actuelle, sans mettre en péril son équipe, sa réputation et son alliance. Un seul être à qui il pouvait avoir confiance, et pour cela, il devait s’enfoncer dans les bas-quartiers de la Cité Eternelle…
(NDLR:Hommage: (promis on en met moins de pubs la prochaine fois)
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